Ouverture du forum du Torchon Brûle 87

Publié le par SCALP87

Le forum de l'association Le Torchon Brûle Attisons-le vient d'ouvrir!

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Tract de présentation :

Aujourd’hui, en France, les femmes sont en proie à des salaires 25% moins élevés que les hommes à poste égal. Leur statut de travailleur précaire les soumet à des discriminations à l’embauche, à des licenciements abusifs…, malgré elles, elles gardent le monopole des temps partiels, des retraites bien moins élevées que les hommes. Les femmes sont aussi en proie à une peur générale des agressions, plus de 80% des violences subies par les femmes sont réalisées dans la sphère privée par des proches de la victime, elles sont largement plus confrontées au harcèlement physique, moral et sexuel que les hommes. Enfin, les femmes doivent faire face à une contraception qui n’est toujours pas gratuite, un démantèlement des plannings familiaux et donc un accès plus difficile à une information claire sur la contraception et l’IVG.
Devons nous évoquer le nombre de femmes qui craignent de sortir seules le soir pour comprendre la nécessité de s’organiser afin de lutter contre ces inégalités?

QUI SOMMES NOUS?

Le torchon brûle attisons-le tire son nom d’un journal féministe des années 70 porté par le MLF. Par ce nom nous souhaitons nous inscrire dans la lignée du travail antisexiste engagé depuis 40 ans. C’est ainsi que notre organisation collective a vu le jour dans le but de construire et d’alimenter une lutte contre toutes les formes de sexisme à travers la mobilisation et la réflexion des individus femmes comme hommes, souhaitant agir et impulser une logique de destruction de la structure sexiste.

QU’ ENTENDONS -NOUS PAR STRUCTURE SEXISTE?

La structure sexiste s’organise à travers une indifférenciation entre « sexe » et « genre ». L’être humain se divise de manière générale en deux sexes, « femelle » et « mâle » selon des critères anatomiques purement biologiques (il existe cependant des individus aux chromosomes XXY qui sont à la fois mâle et femelle). Pour faire simple, l’individu « femelle » est doté d’organes spécifiques et des hormones qui vont avec (vagin, utérus, ovaires, progestérone, œstrogène…), la même chose pour l’individu « mâle » (pénis, testicules, testostérone…). Le sexe anatomique est une réalité universelle. Le genre quant à lui désigne l’ensemble des comportements et des attitudes communes à des groupes d’individus suivant leur sexe. Le genre est donc une catégorisation purement sociale. Notre société répartit les individus en deux genres, « féminin » et « masculin » et plaque ces genres sur les sexes anatomiques. Ainsi, à sexe « femelle » correspondra forcément un genre féminin, et de même à sexe « mâle » correspondra un genre masculin. La rigidité de cette catégorisation aboutit à une fixité dans les rôles sociaux de chaque sexe. A sexe « femelle » il y a l’attente sociale d’un comportement féminin et même chose pour les hommes.

SEXISME ET PATRIARCAT.

Nous considérons le sexisme comme l’outil d’un fonctionnement qui s’inscrit dans la continuité d’une société patriarcale. Aujourd’hui la femme dispose depuis 1965 d’une autonomie de droit vis-à-vis de son père et de son mari, cependant la dépendance symbolique à l’homme demeure. Par exemple, dans un couple, la femme dispose en majorité d’un salaire moins élevé que son compagnon. Mais aussi, cette domination s’exerce sous une forme de violence symbolique, avec des attentes sociales suivant le sexe qui maintiennent hommes et femmes dans des représentations oppressantes. Par exemple, une femme qui se balade seule la nuit va se faire plus fréquemment aborder par des hommes car elle est considérée à leurs yeux comme disponible sexuellement. En revanche, si elle est accompagnée d’un homme, elle est alors vue comme « la femme de… ».
L’image de la femme apparaît toujours comme celle que l’individu homme souhaite lui donner. Ainsi, les rôles et les places sociales restent les même c’est-à-dire un homme pourvoyeur économique, chef de famille et décisionnaire dans l’espace public face à une femme épouse attentionnée et bonne mère de famille cantonnée dans l’espace privée. Cette représentation peut sembler caricaturale et désuète, en effet aujourd’hui nous pouvons voir des femmes qui travaillent, des femmes qui semblent indépendantes… Néanmoins, ces observations ne doivent pas être vues comme des contradictions face à la logique patriarcale mais plutôt comme des logiques subtiles d’imposition.

SEXISME ET CAPITALISME, LA FEMME : PROLETAIRE DES PROLETAIRES.

Le fonctionnement du sexisme doit être replacé dans le contexte d’une société capitaliste où la domination de sexe s’exprime en parallèle d’une domination de classe, les deux étant indissociables. Pour exemple, la distinction de sexe n’a pas lieu d’être dans un contexte de main d’œuvre et de rentabilité de la production c’est-à-dire dans une économie capitaliste. Un exemple qui peut sembler extrême mais poignant met en avant cela : durant la période esclavagiste les populations noires exploitées mettaient en avant une indifférenciation des travaux demandés et des rendements attendus suivant le sexe. Ainsi, la logique capitaliste impose un aménagement de la structure patriarcale afin de proposer une image traditionnelle des rapports hommes-femmes tout en aménageant ces rapports afin de satisfaire à la logique économique. Cette stratégie fait de la femme « la prolétaire du prolétaire » comme le disait Flora Tristan. En effet après sa journée de travail, où elle aura fourni les mêmes efforts que l’homme, commence sa deuxième journée. Elle doit tenir le foyer, s’occuper des enfants et faire en sorte que son mari puisse se reposer et avoir le meilleur cadre de vie possible, elle offre ainsi aux patrons un ouvrier en pleine forme qui aura donc un meilleur rendement.

CAPITALISTES ET PHALLOCRATES, LES FEMINISTES VOUS ECLATENT!

Il est cependant à noter que cette évolution d’une société patriarcale vers une logique patriarcale n’est pas une évolution naturelle, elle résulte de combats de femmes, de luttes acharnées. Cependant l’existence même de la permanence d’une logique patriarcale indique que de durs combats restent à mener car le plus difficile est de lutter contre l’encrage de ce fonctionnement dans les mentalités. Dans une logique de lutte, les femmes cherchent à définir leur oppression, elles passent pour cela par une affirmation de leurs intérêts de sexe sauf que le but n’est pas d’arriver à une société matriarcale mais de montrer l’existence d’un possible rapport de force entre les sexes afin de montrer le danger du fonctionnement sexiste pour la classe prolétaire : la bourgeoisie crée un conflit de sexe à l’intérieur d’une classe censée avoir les mêmes intérêts.

C’est donc dans cette analyse sociale que nous inscrivons notre combat qui s’exprime à travers l’organisation collective de femmes et d’hommes autour de tables de réflexion afin de s’approprier la question de l’oppression sexiste. Nous souhaitons aussi nous inscrire dans une lutte en solidarité avec des groupes de femmes du monde entier qui s’unissent pour le même combat comme RAWA (Revolutionary Association of Women of Afghanistan) et bien d’autres. Notre travail consiste aussi en la mise à disposition d’informations concernant le droit des femmes. Enfin, nous luttons afin d’éradiquer toute forme de sexisme dans toutes les sphères de la société.

FACE A L’OPPRESSION SEXISTE, DECHAINONS-NOUS!

Publié dans En bref

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